L' année 1968
En 1960, lors d'un premier voyage en Grèce, l'artiste peintre est éblouie par la lumière de ce pays. Sur l'île d'Hydra, elle achète une maison en ruine qu'elle restaure peu à peu afin d'y aménager un atelier. Désormais, elle y séjournera plusieurs mois par année. Elle y noue des amitiés avec des peintres et écrivains dont Andreas Phocas, Leonard Cohen et sa compagne Marianne, Mélusine Claudel, etc. Ses tableaux deviennent alors plus clairs, cependant, les recherches abstraites la mènent à une impasse picturale existentielle.
À l'été de 1968, devant sa fenêtre, un paysage lumineux s'offre à sa vue. Machinalement, elle prend ses pinceaux et peint la lumière de ce paysage : c'est une révélation. Elle redécouvre le goût de peindre et la voilà de retour à une peinture figurative qui priorise la lumière.
"(…) J'avais atteint les limites de la peinture abstraite. Je pressentais que la peinture
pouvait être autre chose: une expérience globale unique. Je cherchais confusément
une dimension supérieure (…) Pendant des mois interminables j'ai détruit tout ce que
je produisais. Jusqu'à ce jour où, me trouvant à Hydra, j'eus l'idée, incroyable pour moi,
de peindre de ma fenêtre le paysage qui s'offrait à mon regard. Je ne comprenais rien
à ce qui m'arrivait, mais j'ai suivi mon inspiration. J'avais l'impression d'être un peintre
qui VOIT pour la première fois de sa vie. J'avais trouvé ce qu'obscurément je cherchais."
(Marcella Maltais, Notes d'atelier, Éditions du Beffroi, 1991)
Une étoile dansante, 1968
Huile sur toile, 72 x 50 cm
Première œuvre de sa nouvelle peinture figurative.
La femme-fenêtre, 1968
Huile sur toile, 116 x 81 cm
Ces années sont marquées par la lumière de la Grèce où Marcella Maltais passe plusieurs mois par année. C'est ici, à Hydra, qu'elle est revenue à la peinture figurative.
En 1972, lors d'un passage au Québec, elle visite son frère Michel qui habite une vieille maison québécoise à Saint-Isidore de Beauce. Elle a un coup de cœur pour la maison et l'achète sans hésiter.
À Paris, elle a enfin trouvé un appartement adéquat avec une pièce qui lui sert d'atelier. À partir de ce moment, elle partage sa vie entre trois pays et trois lumières : la France, la Grèce et le Québec.
"Le rocher d'Hydra m'a brisé le cœur : je m'y suis amarrée, endurant les tortures
de la soif, de la faim, appelant la mort libératrice.
J'ai entendu le martellement infernal de toutes ses pierres, répercuté à l'infini
dans ma tête folle.
J'ai ouvert mes yeux au soleil implacable qui les a aveuglés. J'ai défié le feu du ciel,
je l'ai volé.
J'ai volé le bleu du ciel, le bleu de la mer; j'ai étalé ma brûlure sur tous les toits,
tous les rochers, toutes les landes.
Et ma vision s'est purifiée. Ma vision a triomphé.
Ce matin, j'écoute le silence et la lumière limpide traverse mes yeux
lavés par la pluie." (mai 1973)
(Marcella Maltais, Notes d'atelier, Éditions du Beffroi, 1991)
Hydra aux trois lumières, 1968-1972
Huile sur toile, 100 x 300 cm
Chaque tableau : 100 x 100 cm
Tableau de gauche, 100 x 100 cm
Tableau central, 100 x 100 cm
Tableau de droite, 100 x 100 cm
Hydra en gris, 1978
Huile sur toile, 100 x 100 cm
Hydra en rose, 1972
Huile sur toile, 110 x 95 cm
Marianne et Axel à Hydra, 1972
Huile sur toile, 99 x 99 cm
Leonard Cohen à Hydra, 1970
Huile sur toile
La marche du soleil, 1974-79
Polyptyque, 7 volets 54 x 95 cm
Hydra de ma fenêtre, 1972
Huile sur toile. 148 x 107 cm
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Durant ces années, l'artiste passe ses étés à Saint-Isidore de Beauce. La remise qui lui sert d'atelier devient vite bien étroite. Avec l'aide de son frère Michel, elle fait construire sur le terrain un atelier plus vaste et plus lumineux, où elle peut maintenant peindre à l'année des tableaux de grand format.
Elle poursuit son œuvre en se consacrant à l'étude de la lumière des trois pays où elle partage son temps : la Beauce, Paris et la Grèce.
"Le choix du paysage vivant comme point de départ est une discipline
de lumière juste. Je ne peins pas ce toit, cet arbre, cette pierre;
je peins la lumière sur ce toit, cet arbre, cette pierre.
Dans le paysage sont contenus tous les plans possibles,
et tout est baigné d'une seule et unique lumière, la lumière qui est la vie,
qui est la couleur; et cette lumière vibre différemment sur chaque plan,
que ce soit un morceau de toit, un pan de rocher, un tronc d'arbre."
(Marcella Maltais, Notes d'atelier, Éditions du Beffroi, 1991.)
Il était une fois une pomme et un prince, 1981
Huile sur toile, 40 x 100 cm
Des pommes pour Monsieur Cézanne, 1981
Huile sur toile, 64 x 46 cm
Nature morte au pot de cuivre, 1982
Huile sur toile, 46 x 55 cm
Nature morte au pichet bleu, 1983
Huile sur toile, 50 x 73 cm
Or de Moscou, 1985
Huile sur toile, 50 x 150 cm
Nostalghia, 1985
Huile sur toile, 60 x 60 cm
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LES ANNÉES 1990-2018
La décennie 1990 se caractérise par la présence de très grands formats et de polyptyques
dont : "Voyage au bout de la Seine" et "Au quai de Jemmaps".
Son œuvre culmine avec "Taïga", polyptyque de 20 toiles, inspiré de ses voyages dans le grand nord québécois, tout empreint d'immensité et de beauté.
Tout au long de sa vie, Marcella Maltais a poursuivi son œuvre sans égard aux tendances et aux modes, ne se laissant guider que par ses maîtres et sa propre vision de la lumière picturale.
Elle est décédée à Québec, le 19 septembre 2018.
"La lumière grecque est statique, elle plombe chaque élément du paysage:
elle immobilise même les fleurs. Elle est fixe, obsédante et tragique.
Paris, c'est l'intériorité. Cette lumière mesurée, bien française, remet tout en
place, à sa juste valeur. Le voisinage des grands maîtres nous pousse à approfondir
nos trouvailles.
Au Québec, la lumière est brutale, métallique et changeante.
Sa dureté n'est pas la même que celle de la Grèce : la lumière grecque est éternelle
et mystique; celle du Québec un défi à la hache des pionniers et à l'œil du peintre.
Dans mon œuvre ces trois pays se chevauchent et me posent, dans ma
recherche picturale où la lumière a une priorité absolue,
des problèmes sans cesse différents et renouvelés. L'unité semble se retrouver dans
le silence de mon atelier parisien et dans la confrontation avec les grands fantômes
qui hantent encore la ville : Delacroix, Manet, Vuillard et d'autres."
(Marcella Maltais, Notes d'atelier, Éditions du Beffroi, 1991 )
Le château et ses dépendances, 1990
Huile sur toile, 50 x 61 cm
Adieu Hôtel du Nord, 1990
Huile sur toile, 61 x 50 cm
Le rouge et le noir, 1990
Huile sur toile, 38 x 60 cm
Intérieur avec Julien et Tamrico, 1990
Huile sur toile, 130 x 81 cm
Nature morte "Deux familles", 1992
Huile sur toile, 51 x 100 cm
Chez Julien, 1992
Huile sur toile, 81 x 105 cm
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Tableau V
Tableau VI
Tableau VII
Tableau VIII
Tableau IX
Tableau X
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Tableau XX
Soie de Calais, 2000
Huile sur toile, 26 x 26 cm
Rue Sous-le-Cap, 2001
Huile sur toile, 100 x 50 cm